Le dernier des nôtres, Adelaide de Clermont Tonnerre

Voici un des romans que je viens de terminer dans le cadre du prix du jury du Livre de Poche 2018, sélectionné pour le mois de mars.
Ce roman navigue entre deux époques, le New-York de la fin des années 1960, début 1970 et l'Allemagne à la fin de la 2ème guerre mondiale. Il donne le ton dès les premières pages. Un jeune américain entrepreneur, flanqué de son faire-valoir (héritier fortuné qui utilise les connaissances de son père influent), volage, au physique parfait, tombe éperdument amoureux d'une jeune femme à la vue de sa cheville. Jeune femme qui se trouve être une jeune héritière, une "beauté" au physique parfait également. En parallèle, Dresde sous les bombes, une jeune femme accouche alors qu'elle est sur le point de mourir (les deux jambes sectionnées etc). Il s'agit donc d'un roman mêlant histoire d'amour et guerre. Il s'agit donc d'un "page turner". Les deux jeunes gens vont évidemment s'aimer mais il y aura évidemment des obstacles à leur amour avant un dénouement évidemment heureux. Les deux protagonistes principaux sont parfaits, trop parfaits et rien n'est épargné au lecteur de leur perfection physique (la jeune femme allant jusqu'à "ériger" une oeuvre d'art en l'honneur de l'appendice aux dimensions extraordinaires de son amoureux). Les personnages secondaires sont caricaturaux, sans exception. Mais peu importe, le roman affiche clairement son ambition première qui est celle de divertir. Le style est simple (pauvre?), souvent, mais quelques pages laissent entrevoir qu'il aurait pu être différent. Malgré la longueur du roman, il manque de profondeur au détriment de l'intrigue. Mais le scénario est malheureusement un peu trop prévisible. L'histoire est cependant bien menée et on ne peut que constater les qualités de narratrice de l'auteure. C'est facile à lire, l'histoire n'est pas déplaisante et on ne s'ennuie pas. Cependant, les clichés et les invraisemblances sont un peu trop nombreux. Tout est bien qui finit bien par une succession de chances et de hasards (évidemment). Un roman qui n'est donc pas déplaisant à lire, sur une plage en été. Mais le lecteur ne s'y attendait-il pas? Non, et c'est la principale critique: il a reçu le grand prix de l'Académie française, alors non, le lecteur s'attend clairement à autre chose...